Ce qui n'est
pas vrai, même si c'est souvent
répété
- Les pratiques
efficaces sanctionnent les élèves en
difficulté. C'est le contraire. Les recherches
nord-américaines préconisent plutôt
une évaluation qui aide à apprendre,
un soutien permanent et la participation des
élèves aux activités
(Bissonnette, Richard & Gauthier, 2006) Clermont
Gauthier affirme par exemple que "les études
ont montré que le redoublement
n'entraîne pas les effets
escomptés ; cela n'est pas en
stigmatisant qu'on aide les
élèves; quand les élèves
sont mis sur une voie de garage, ils y restent".
Mieux vaut substituer à cette pratique
dépassée un "soutien
intensif" aux élèves en
difficulté. (le Courrier, 12.09.06) >
Pour
en savoir plus...
- Il faut faire
redoubler et donner de mauvaises notes pour que le niveau
se remette à monter... C'est erroné. Un
élève genevois sur cinq maitrise mal la
langue écrite : mais tous ceux qui
connaissent ces difficultés ont suivi
l'école en recevant des notes et en redoublant au
besoin une année. Savez-vous que l'enquête
PISA évalue les compétences des jeunes de
15 ans ? Celui qui a doublé deux fois pourrait
se trouver en 7e (au lieu de la 9e) au moment de passer
les tests : il a pris, bien sûr, du retard
sur ses collègues finlandais...
- Le
redoublement est une chance, l'élève ne
doit pas en être privé... C'est
infondé. La phrase postule qu'il faut choisir
entre faire refaire une année ou ne pas
réagir du tout : elle ignore donc la
meilleure solution, à savoir ne jamais
abandonner l'élève, le pousser en
avant, créer des groupes de besoin,
différencier les approches, adapter - dans
l'équipe pédagogique - les conditions de
l'encadrement. C'est difficile à faire, mais
puisque c'est la meilleure option, il vaudrait mieux
encourager les maîtres que les accuser de
trahison.
- 73% des
élèves qui ont redoublé une
année poursuivent ensuite une scolarité
normale... Et les 27% qui restent ? Combien de
laissés pour compte devons-nous juger normal
de produire de cette façon ?
- Les
réformes prétendent résoudre les
problèmes et ne font que les créer...
C'est faux. Les initiants s'en prennent même
aux méthodes d'enseignement de la grammaire ou des
mathématiques. Or, tous les cantons romands
usent des mêmes programmes et moyens d'enseignement
depuis bientôt trente ans. En comparaison
internationale, ils obtiennent de très bons
résultats en culture mathématique. Si ce
sont les méthodes qui sont en question, pourquoi
permettent-elles à Fribourg, par exemple,
d'être si souvent pris comme modèle par les
initiants ?
- L'école
genevoise se satisfait de sa
médiocrité... Au contraire. Les
résultats que la presse diffuse depuis 2001
concernent des élèves entrés
à l'école avant 1990. La Rénovation
date de 1994 : elle n'a pas pu produire le
problème, mais anticipait au contraire la
recherche de solutions, sur la base d'un rapport
du Service de la recherche en éducation. Aucune
réforme n'est parfaite, mais prendre ce
prétexte pour figer l'institution ne contribuera
nullement à améliorer ses
prestations.
- Voter 2 x OUI,
c'est mettre l'accent sur lire, écrire et
compter... C'est l'inverse. Quand un mauvais lecteur
(ou un piètre calculateur) a des
difficultés, qu'est-ce qui semble le plus
indiqué : lui offrir un soutien intensif et
ciblé pour qu'il reste dans sa classe et
continue de progresser, ou lui faire
répéter toute une année dans toutes
les disciplines, y compris la musique et le dessin, sans
priorité ?
- Les parents
sont inquiets et demandent l'abandon des
réformes. Ce n'est pas vrai. Le Groupement
genevois des associations de parents
d'élèves souhaite une école qui
fasse mieux apprendre les enfants et informe
précisément les familles de leurs
difficultés et de leur progression. Il a
participé aux réformes engagées et
recommande donc de voter 2 x NON.
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Cette rubrique sera
complétée au cours de la campagne : vous
pouvez apporter votre contribution en nous signalant toute
affirmation qui vous semble inquiétante ou
infondée.
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