La diffamation : une raison de plus de voter 2 x NON

Le Matin, 8 septembre 2006
Alain Muller, Genève

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Dans le flot de lettres de lecteurs et d'articles divers concernant les votations sur l'école du 24 septembre, un fait est trop peu souligné. La campagne menée par les promoteurs de l'initiative 121 et ceux du contre-projet repose systématiquement sur une décrédibilisation du travail mené quotidiennement par les enseignants. On nous assène des images de camps de vacances, d'enfants rois élevés dans un cocon, de laisser-aller, d'abandon du savoir, de dérive affective, etc., etc. Il y a un nom pour une telle entreprise : la diffamation.

Je suis chercheur en éducation et je visite régulièrement depuis deux ans des classes de l'école primaire genevoise pour y observer ce qui s'y passe, et ceci au sein d'établissements engagés dans la rénovation. Ce que tout simplement j'ai vu, ce sont des élèves qui travaillent, des enseignants compétents, sérieux et profondément investis dans leur tâche, soucieux de l'avenir de leurs élèves, exigeants avec ceux-ci et, de plus, fortement capables de réflexion autocritique.

Certes l'école primaire genevoise n'est pas parfaite, on est en droit de la critiquer et de viser à l'améliorer. Mais l'ARLE et la droite genevoise semblent avoir abandonné toute préoccupation éthique et confondre entreprise critique et entreprise de destruction. Ceux-là mêmes qui n'arrêtent pas de gémir sur la perte d'autorité de l'institution et des enseignants sont les premiers à en construire les conditions. Par là, et quels que soient les résultats des votations, ils portent déjà une lourde responsabilité dans la perte de confiance que les citoyens ont dans leur école. Une raison de plus pour voter 2 x NON le 24 septembre !